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Jeff Koons, plasticien de l’ordinaire

Jeff Koons
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Le travail de Jeff Koons, qui vise à transformer en œuvre d’art les objets les plus banals, ne fait pas l’unanimité chez les critiques. Travail néo-pop et conceptualiste, ou complètement kitsch et désabusé ? Quoiqu’il en soit, Koons ne laisse pas indifférent.

Né en Pennsylvanie en 1955, Jeff Koons est le fils d’artisan : sa mère est couturière et son père, vendeur de meubles. Grand amateur de Salvador Dali tout le long de son adolescence, il intègre la School of the Art Institute de Chicago, pour y étudier la peinture, avant de rejoindre l’Institut d’Art du Maryland. À la fin des années 70, il peint sous la tutelle d’Ed Paschke, qui se révèle une influence majeure sur son travail : le côté cartoon-esque, expressionniste de Paschke se retrouve aussi dans l’œuvre de Koons.

Jeff Koons commence à être connu au milieu de la décennie 1980. Comme beaucoup d’autres jeunes artistes de l’époque, son œuvre explore la condition de l’art dans une société hypermédiatisée. Comme Andy Warhol, Koons lie l’art à la production en installant une galerie-atelier dans le quartier de SoHo, où il emploie une trentaine de personnes, à chacun de qui il confie une tâche particulière. Il en vient même à développer une technique, semblable à la peinture par numéros, où ses employés n’ont qu’à remplir les trous qu’il laisse, sans que cela ne transparaisse sur le résultat final.

Dès ses débuts, Koons produit des œuvres en série, dont les trois premières significatives sont Pre-New, New et Equilibirum. Alors que Pre-New amalgame des objets usuels — grille-pains, mijoteuses, micro-ondes, etc. — à des néons lumineux, New se concentre particulièrement sur une série d’aspirateurs, placés autour d’un énorme néon rouge, qui annonce : « The New », transmettant un effet de campagne de marketing. À l’aube de sa carrière, Jeff Koons possède déjà le sujet qui le guidera à travers toutes ses œuvres : l’utilisation d’objets usuels comme œuvres d’art.

L’un des travaux les plus connus de Koons est sans contredit Rabbit (1986), un moulage en acier d’un lapin gonflable. Rabbit soulève un questionnement parmi les critiques sur ce qui relève de l’art ou non. Cette critique, Jeff Koons ne la laisse plus en reste à partir de ce moment-là : sa série Banality, dont le vernissage se fait en 1988, targue spécifiquement des célébrités telles que Michael Jackson et son singe Bubbles, Jayne Mansfield ou encore Art Rogers, qui poursuit Koons pour plagiat dans l’année suivant pour plagiat.

Qu’il ait voulu ou non transmettre un message, l’œuvre de Jeff Koons pousse à la contemplation, et à la réflexion sur la société de consommation et de sensationnalisme dans laquelle nous vivons.

Dans plusieurs de ses œuvres, Jeff Koons fait usage de logos protégés, exposant de manière satyrique des marques comme Jim Bean ou Gordon’s Gin. Outre la peinture en série et la sculpture, Koons s’est également fait écosculpteur, pour son Puppy, une sculpture de chiot composée entièrement de fleurs (20 à 60 mille, dépendamment des versions). Plus récemment, il a également travaillé avec Lady Gaga, s’inspirant de la Naissance de la Vénus de Botticelli pour créer une statue de la diva. Il s’est également fait commissionnaire à l’occasion, en 2009, d’une exposition d’Ed Paschke.

L’art, selon Jeff Koons, ne doit pas servir à transmettre un message ou dénoncer des injustices ; l’art doit plutôt servir à libérer, à avancer. Comme il l’a déjà dit en entrevue, l’art pour Koons aura surtout servi à l’accompagner dans une longue bataille contre l’anxiété.

Qu’il ait voulu ou non transmettre un message, l’œuvre de Jeff Koons pousse à la contemplation, et à la réflexion sur la société de consommation et de sensationnalisme dans laquelle nous vivons — ainsi que l’influence intrinsèque qu’elle a sur nous. Exposé dans les plus grands musées de monde, du Musée Guggenheim de Bilbao, en Espagne, au Musée d’Art contemporain de Sydney, en Australie, Jeff Koons, qui est toujours sur le marché, a fait progresser l’art de plusieurs manières, que ce soit en remettant en question son statut, ou en explorant de nouveaux territoires, de nouveaux sujets, de nouvelles limites.

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