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Le théâtre de Mario Santizo

Mario Santizo
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Lorsque l’on rencontre pour la première fois Mario Santizo, nous sommes frappés par sa fragilité, sa discrétion et sa timidité. Lorsque l’on regarde pour la première fois le travail de Mario Santizo, nous sommes frappés par sa violence, son excessivité, son cynisme.

Ce jeune artiste de 30 ans, fils d’un architecte, a été formé à l’école des Beaux–Arts. Au début de son parcours, il se concentrait sur la peinture jusqu’à ne plus sentir l’envie. Souffrant de troubles obsessionnels du comportement, sa façon de voir le monde a changé.

En 2006, Mario Santizo commence à expérimenter la photographie. Ayant étudié le théâtre et un caractère introverti, il lui semblait naturel de combiner la photographie avec le fait de se mettre en scène.

Le travail de Mario Santizo s’inspire du théâtre absurde traitant de l’absurdité de l’Homme et de la vie en général. Ionesco et d’autres auteurs l’influencent dans ses oeuvres bouleversant les conventions. Dans la série « La rendicion », il réduit les personnages au rang de pantins comme le clown, personnage vivant, ancré dans une tradition sans cesse renouvelée, celle des briseurs d'apparence et des transgresseurs, un regard rencontrant d'autres regards. C’est un regard porté sur lui-même et sur le monde, un regard inquiétant et complice, un regard prolongeant un corps poétique et une humanité extériorisée. Les personnages représentent les caractéristiques que chacun peut avoir en soi. Il détruit toute logique. Il montre la déraison du monde dans laquelle l’humanité se perd. Le travail de Mario Santizo se caractérise par des effets dramatiques, de la tension, de l’exubérance, de la grandeur dans « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles ».

Les oeuvres de Mario Santizo traitent de la religion, de la violence, des conflits, de la sexualité. Il aborde toutes les expériences traumatiques vécues dans la sphère publique et privée de la société. Le travail de Mario Santizo est une réflexion quasi philosophique, politique et artistique de la société contemporaine guatémaltèque. Les montages digitaux de Mario Santizo font éprouver un malaise abordant une rupture dans la tranquille vie quotidienne.

Dans la série « Desnudo ultra masculino », Mario Santizo nous parle de ce corps stéréotypé, musclé, artificiel qui n’est qu’un costume, un déguisement du vrai corps. Il nous parle de notre relation tabou avec le corps, de la nudité, de la nôtre et / avec de l’autre. Avec humour, il nous présente ces questions sexuelles, toujours des questions politiques comme l’homosexualité ou des actes aussi intimes que la fellation ou la sodomie. Ce sont des thèmes qui n’ont jamais véritablement été renvoyés à l’intimité de notre vie privée.

L’idée peut partir d’une phrase sur laquelle Mario Santizo peut développer un travail durant des années selon la complexité. Il lui arrive de l’abandonner un certain temps pour prendre le délai nécessaire afin de trouver une solution et d’arriver à ce qu’il aime. Il veut que son travail ait la force qu’il mérite, rien ne semble simple. Dans la série « Comunidad » illustrée par des figurines, mises en scène Mario Santizo, elles interprètent de manière ingénue cet acte macabre que peut être la mort donnée volontairement ou involontairement dans l’indifférence.

C’est un secret divulgué, sorti de l’ombre alors qu’il devait rester confidentiel. Il favorise sa diffusion dans la fiction.

Le travail de Mario Santizo pourrait faire référence à l’Unheimliche, concept freudien, de ce qui doit rester caché en terme simplifié. L’étrange familiarité correspond à cette situation mettant mal à l’aise, suscitant une angoisse, voire de l'épouvante. C’est un secret divulgué, sorti de l’ombre alors qu’il devait rester confidentiel. Il favorise sa diffusion dans la fiction.

Pour Mario Santizo, « L’art est pour certains une manière de s’exprimer quand ils ne comprennent pas le monde dans lequel ils sont. Tout entre et il faut que ça sorte. C’est une manière d’interpréter le monde », son histoire comme dans la série « El fantasma de la postguerra visitando el museo de la historia de Guatemala » avec cette image imaginaire de l’après-guerre dans un musée de l’histoire guatémaltèque floue et incomplète ou bien le poids des médias où les images publiques de personnalités deviennent tellement quotidiennes que même invisibles elles restent présente. Elles deviennent une identification générale.

Aujourd’hui, Mario Santizo se concentre sur d’autres thèmes tels que le sport ou la question de l’égo de l’artiste dans l’art.

Sans aucun doute pour Mario Santizo l’homme est un loup pour l’homme.

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