Andres Layos
La démarche de cet artiste colombien s'inspire des mathématiques et de l'architecture. Découvrez l'oeuvre de l'artiste contemporain John Mario Ortiz.
Pour l’architecte et théoricien français Le Corbusier « L'architecte, c'(était) formuler les problèmes avec clarté ». Sans aucun doute, ces paroles résonnent dans le nouveau travail de l'artiste colombien, John Mario Ortiz, titulado « Espacio inflacionario ».
En écho à la théorie de l'expansion de l'Univers, John Mario Ortiz expérimente, avec des mailles en fibre de verre, une vision abstraite, minimaliste et conceptuelle de l'espace en tant que problème plastique et sensoriel. Ses travaux commencent à partir d'une expérience personnelle vécue lors d'un séjour à Berlin durant laquelle il habitait un espace de 13m2. De là, John Mario Ortiz construit une réflexion sur le grand et le petit. Grâce à un travail interdisciplinaire impliquant des mathématiques, l'architecture et l'esthétique, il explore les possibilités de l'espace bidimensionnel.
Pour comprendre la structuration de l'espace, il effectue de petites séries de tests reposant sur des séquences logarithmiques. Comment les nombres sont dispersés dans l'espace ? Loin d'être fortuits, les liens entre les nombres et l'espace reflètent une intuition fondamentale. Loin d'avoir des résultats techniques, programmés et stricts, les résultats sont surprenants avec un sens de la construction, de la déconstruction, de l'ordre et du désordre comme le démontre sa série intitulée « Modelo de expansion espacial ». À partir d'un motif de base, l'espace se comporte différemment en formant des lignes, des angles, des courbes, des espaces vides, noirs et blancs. Les œuvres de John Mario Ortiz sont une interprétation poétique d'opérations complexes, mais sophistiquées produisant des images artistiques.
Grâce à un travail interdisciplinaire impliquant des mathématiques, l'architecture et l'esthétique, il explore les possibilités de l'espace bidimensionnel.
Bien que non explicite, l'humain n'est pas oublié. Il est présent comme dans son intervention en référence à l'architecture moderniste dont Le Corbusier est père. John Mario Ortiz a plaqué sur les carreaux de la galerie Lokkus à Medellín, un espace construit sur les règles de l'architecture moderne des mailles de fibres de verre reproduisant les vitraux de l'abbaye Sainte-Marie de La Tourette de Lyon, construite entre 1953 et 1960. Cette installation permet une pénétration constante de la lumière de nature ondulatoire créant un rythme presque musical. John Mario expérimente et envisage le dialogue des espaces réels sous des possibilités infinies. Qui vient en premier, l'espace ou l'humain ? Le travail de John Mario Ortiz intitulé « Modulor (Barras) » parle de l'adaptation à l'espace. La figure humaine implicite est utilisée pour concevoir la structure et la taille des maisons conçues par l'architecte et permettre un maximum de confort dans la relation entre l'homme et son espace de vie.
Avec une simple esthétique pour ses figures géométriques pures, les œuvres de John Mario Ortiz abordent la beauté des mathématiques et leur importance pour la compréhension de nos expériences sensorielles.
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