Mario Botta,
architecte suisse
Autodidacte et doté d’une très forte personnalité, Mario Botta est un architecte suisse de renom, qui mise sur l’éthique, le caractère culturel et social de son art.
Né dans le canton du Tessin, dans le Sud de la Suisse, en 1943, Mario Botta quitte l’école à 15 ans pour travailler à Lugano, dans une firme d’architectes connus. D’abord apprenti, il ne faut qu’un an à Botta pour dessiner et concevoir son premier bâtiment, un presbytère, qui voit le jour en 1963. Entre 1961 et 1969, il retourne à l’école, travaillant en parallèle dans l’atelier de Le Corbusier, qui a une grande influence sur son œuvre. Dès 1970, Botta ouvre sa propre firme d’architecture. Après avoir conçu une vingtaine de maisons, il commence à obtenir la notoriété nécessaire pour construire de plus grands immeubles. Mario Botta est aujourd’hui un architecte de renommée internationale, décoré de nombreux prix et de doctorats honorifiques dans plusieurs pays, dont en Argentine, en Roumanie et en Grèce.
Le style architectural de Botta s’inspire non seulement de Le Corbusier, mais aussi de John Ruskin. Ruskin, critique d’art britannique de la fin du 19e siècle, a posé les jalons de la « construction éthique » sur laquelle s’appuie la démarche de Botta : il faut que l’architecture ait des considérations éthiques, qui priment sur l’esthétique. Les constructions de Botta sont dédiées au peuple et non à une élite, afin que le plus grand nombre puisse y trouver un réconfort et un plaisir visuel. Botta croit également qu’un bâtiment construit dans un endroit donné doit respecter l’environnement dans lequel il se situe (autant esthétiquement que dans son aspect environnemental) ; vouant un véritable culte à la nature, Botta incorpore toujours arbres et plantes à ses constructions.
Contrairement à plusieurs architectes contemporains, Botta n’a pas de ligne directrice pour unir ses maintes constructions.
Mario Botta fait aussi un usage particulier des formes. Adieu juxtapositions complexes de l’architecture déconstructiviste ; Botta préfère la simplicité et l’efficacité qui, selon lui, permettent à la lumière de réellement se refléter sur un bâtiment. L’utilisation de formes classiques dans ses dessins a souvent valu à l’architecte des commentaires négatifs sur la répétitivité de son œuvre, mais l’artiste n’en a que faire : ses énormes cylindres, prismes rectangulaires et son emploi de la brique en tant que matériau de construction rendent ses œuvres architecturales abordables et facilement intégrables dans n’importe quel décor. Contrairement à plusieurs architectes contemporains, Botta n’a pas de ligne directrice pour unir ses maintes constructions. L’élément rassembleur se trouve plutôt dans son matériau de prédilection, la brique, et sa juxtaposition de formes géométriques.
Parmi les constructions de Botta les plus connues, on compte le Musée d’art moderne de San Francisco (1994), la Banque Nationale de Fribourg en Suisse (1987), la Cathédrale d’Évry (1995) et la Musée Leuum, en Corée du Sud (2004). Plusieurs fois dans sa carrière, Botta a reçu des commandes d’églises, pour lesquelles il avoue avoir une prédilection. Dans une entrevue, l’architecte explique que cette préférence vient de la beauté architecturale nécessaire à l’existence des Églises et ce, depuis le début des temps.
Photo par Calebe Simões
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